Ce
site se veut un lien entre tous ceux qui n'ont pas voulu oublier et ceux qui
souhaitent découvrir ce qu'a été la barbarie nazie et la collaboration
zélée de l'Etat Français de Vichy. Car Gurs est un camp d'internement français
d'abord destiné aux réfugiés républicains espagnols, puis aux juifs
qui, livrés par Vichy, finiront dans les camps de la mort allemands.
Ce
site est totalement indépendant de toute association. Il n'est pas l'œuvre
d'un historien. Aussi, évoluera-t-il et s'enrichira-t-il avec l'aide des visiteurs
qui voudront bien apporter des témoignages, des documents, des photographies,
des suggestions bibliographiques, des adresses de sites sur le même thème...
Il sera ce que vous en ferez ...
Anciens déportés, votre témoignage est capital pour les nouvelles générations. Ce site vous offre la possibilité d'apporter votre contribution au Devoir de Mémoire.
N'oubliez pas de faire un petit détour par la page "SERVICES" et plus particulièrement les "petites annonces" pour rechercher des personnes ou obtenir des témoignages sur elles.
CREDITS PHOTOGRAPHIQUES
Les photos qui illustrent ce site nous ont été confiées par des visiteurs ou sont extraites des ouvrages mentionnés en page "bibliographie". Droits réservés.
INFO
En cours de réalisation : un film sur les camps d'internement du sud de la France et notamment le camp de Gurs à partir de témoignages de rescapés républicains espagnols. Si vous souhaitez aider la réalisatrice, lui apporter témoignages et documents (photos), vous pouvez écrire à Jacquie Chavance iO Production 54 rue de Buzenval 75020 PARIS
TROIS DOCUMENTAIRES EXCEPTIONNELS !
Oma, Les
raisins verts, Les absentes
Réalisation Catherine BERNSTEIN iO Production 54, rue Buzenval 75020
PARIS Tél . : 01.44.93.59.59 Fax : 01.44.93.85.58
Imaginez
une classe de lycée. Imaginez-là au moment précis où
Hitler prend le pouvoir en Allemagne. Catherine BERNSTEIN a retrouvé,
une par une, toutes les élèves pour leur demander de témoigner
sur cette époque. A travers toutes ces histoires individuelles, ces
histoires singulières, c'est l'Histoire avec un grand H que la réalisatrice
nous retrace : cruellement et simplement douloureuse. Mais petit à
petit, au fil des mots de tous les jours, les témoins deviennent acteurs
plus ou moins passifs. S'il faut parfois lire entre les lignes, écouter
ente les mots, ce qui se joue au sein de ces dialogues, c'est l'effroyable
culpabilité de l'Allemagne nazie et, parfois son absence.
Mais Catherine Bernstein a voulu creuser plus profond encore en interrogeant
les filles de ces élèves. Et là, le regard est encore
plus terrifiant, la vérité encore plus cruelle. Le discours
n'est plus le même et on mesure alors le gouffre qui sépare les
générations. Non seulement l'Allemagne hitlérienne n'a
pas voulu voir mais, jusqu'à une époque récente, elle
n'a pas voulu se souvenir. Ceux qui s'attendaient à voir la culpabilité
transpirer de ces portraits en seront pour leurs frais. Les femmes qui n'ont
rien fait, n'ont rien dit, rien transmis ! Rien en famille, rien à
l'école ! Amnésie générale, institutionnelle !
Le poids de la culpabilité est trop lourd ! Mais quand la fille interroge
la mère, la vérité âcre éclate ! Le plus
dur, c'est que pas une larme n'est versée ! C'est le spectateur qui
pleure.
Et puis, Catherine Bernstein a recherché les absentes, ces femmes qui
ont disparu, ces femmes dont on nous expliquait, dans le premier document,
qu'elles étaient parfaitement intégrées dans la classe
et dont on finit par apprendre qu'elles étaient reléguées
sur les derniers bancs de l'école, que les garçons refusaient
de danser avec elles ... La fin de la trilogie est accablante ! Au fond, l'histoire
de l'holocauste est double : d'un coté un gigantesque système
destiné à broyer, de l'autre une tout aussi gigantesque indifférence.
Deux versions complémentaires, indissociables. L'holocauste ne pouvait
exister que dans l'indifférence. C'est aussi banal que ça !
C'est aussi insupportable que ça !
Oma, Les raisins verts, Les absentes : trois documentaires indispensables à celui qui veut comprendre la vérité toute simple de la Shoah, à celui qui veut savoir comment cela à pu se produire, comment cela à pu être possible. Non pas la vérité des manuels d'histoire, mais celle des gens ordinaires, des gens comme vous et moi ! Parmi la profusion de documents dont nous disposons sur cette époque, celui-ci est certainement le plus original, le plus révélateur du mal profond. Car il dérange, car il montre combien la bête immonde s'immisce au plus profond de chaque individu jusque dans sa plus intime banalité. C'est aussi le plus dérangeant, car on finit toujours par la même question irrésolue : Et moi, qu'aurais-je fait si j'avais été allemand de 1933 à 1945 ?
JH