Ce site se veut un lien entre tous ceux qui n'ont pas voulu oublier et ceux qui souhaitent  découvrir ce qu'a été la barbarie nazie et la collaboration zélée de l'Etat Français de Vichy. Car Gurs est un camp d'internement français d'abord destiné aux réfugiés républicains espagnols, puis aux juifs  qui, livrés par Vichy, finiront dans les camps de la mort allemands.
Ce site est totalement indépendant de toute association. Il n'est pas l'œuvre d'un historien. Aussi, évoluera-t-il et s'enrichira-t-il avec l'aide des visiteurs qui voudront bien apporter des témoignages, des documents, des photographies, des suggestions bibliographiques, des adresses de sites sur le même thème... Il sera ce que vous en ferez ...

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Anciens déportés, votre témoignage est capital pour les nouvelles générations. Ce site vous offre la possibilité d'apporter votre contribution au Devoir de Mémoire.

SOMMAIRE

N'oubliez pas de faire un petit détour par la page "SERVICES" et plus particulièrement les "petites annonces" pour rechercher des personnes ou obtenir des témoignages sur elles.

CREDITS PHOTOGRAPHIQUES

Les photos qui illustrent ce site nous ont été confiées par des visiteurs ou sont extraites des ouvrages mentionnés en page "bibliographie". Droits réservés.

INFO

En cours de réalisation : un film sur les camps d'internement du sud de la France et notamment le camp de Gurs à partir de témoignages de rescapés républicains espagnols. Si vous souhaitez aider la réalisatrice, lui apporter témoignages et documents (photos), vous pouvez écrire à Jacquie Chavance iO Production 54 rue de Buzenval 75020 PARIS

Vue générale du camp de Gurs en 1939.
Deux photos indédites du camp prises en 1940 : garde derrière les barbelés et groupe de réfugiés républicains espagnols. (Photo Henriette Rodriguez)

TROIS DOCUMENTAIRES EXCEPTIONNELS !

Oma, Les raisins verts, Les absentes
Réalisation Catherine BERNSTEIN iO Production 54, rue Buzenval 75020 PARIS Tél . : 01.44.93.59.59 Fax : 01.44.93.85.58

Imaginez une classe de lycée. Imaginez-là au moment précis où Hitler prend le pouvoir en Allemagne. Catherine BERNSTEIN a retrouvé, une par une, toutes les élèves pour leur demander de témoigner sur cette époque. A travers toutes ces histoires individuelles, ces histoires singulières, c'est l'Histoire avec un grand H que la réalisatrice nous retrace : cruellement et simplement douloureuse. Mais petit à petit, au fil des mots de tous les jours, les témoins deviennent acteurs plus ou moins passifs. S'il faut parfois lire entre les lignes, écouter ente les mots, ce qui se joue au sein de ces dialogues, c'est l'effroyable culpabilité de l'Allemagne nazie et, parfois son absence.
Mais Catherine Bernstein a voulu creuser plus profond encore en interrogeant les filles de ces élèves. Et là, le regard est encore plus terrifiant, la vérité encore plus cruelle. Le discours n'est plus le même et on mesure alors le gouffre qui sépare les générations. Non seulement l'Allemagne hitlérienne n'a pas voulu voir mais, jusqu'à une époque récente, elle n'a pas voulu se souvenir. Ceux qui s'attendaient à voir la culpabilité transpirer de ces portraits en seront pour leurs frais. Les femmes qui n'ont rien fait, n'ont rien dit, rien transmis ! Rien en famille, rien à l'école ! Amnésie générale, institutionnelle ! Le poids de la culpabilité est trop lourd ! Mais quand la fille interroge la mère, la vérité âcre éclate ! Le plus dur, c'est que pas une larme n'est versée ! C'est le spectateur qui pleure.
Et puis, Catherine Bernstein a recherché les absentes, ces femmes qui ont disparu, ces femmes dont on nous expliquait, dans le premier document, qu'elles étaient parfaitement intégrées dans la classe et dont on finit par apprendre qu'elles étaient reléguées sur les derniers bancs de l'école, que les garçons refusaient de danser avec elles ... La fin de la trilogie est accablante ! Au fond, l'histoire de l'holocauste est double : d'un coté un gigantesque système destiné à broyer, de l'autre une tout aussi gigantesque indifférence. Deux versions complémentaires, indissociables. L'holocauste ne pouvait exister que dans l'indifférence. C'est aussi banal que ça ! C'est aussi insupportable que ça !

Oma, Les raisins verts, Les absentes : trois documentaires indispensables à celui qui veut comprendre la vérité toute simple de la Shoah, à celui qui veut savoir comment cela à pu se produire, comment cela à pu être possible. Non pas la vérité des manuels d'histoire, mais celle des gens ordinaires, des gens comme vous et moi ! Parmi la profusion de documents dont nous disposons sur cette époque, celui-ci est certainement le plus original, le plus révélateur du mal profond. Car il dérange, car il montre combien la bête immonde s'immisce au plus profond de chaque individu jusque dans sa plus intime banalité. C'est aussi le plus dérangeant, car on finit toujours par la même question irrésolue : Et moi, qu'aurais-je fait si j'avais été allemand de 1933 à 1945 ?

JH